Choisir la réponse juste plutôt que la bonne réponse…
Parfois, on peut avoir envie de faire plaisir à l’autre, ou de s’adapter à sa demande. C’est alors intéressant de se demander si c’est la réponse juste pour soi. Le fait de s’appliquer à chercher la bonne réponse nous décentre et c’est un mode de fonctionnement qui ne peut durer qu’un temps. Parce que dans ce cas, on cherche à correspondre à une référence extérieure à nous -ce qu’on a appris souvent à faire dans notre enfance-. A ce moment-là, on a obéi à l’autre, en l’occurrence à l’adulte, en partant du postulat que c’était bon pour nous. Or ce n’est pas toujours le cas… De plus, on n’ose souvent pas dire non de peur de froisser l’autre, voire même de le voir s’éloigner. On s’est donc astreint à dire oui, sans forcément savoir dire non, quand la situation s’y prête. Et on ne se pose alors pas la question de ce qui nous convient.
Cela a un impact à la fois sur notre estime de soi : « j’aurais dû lui dire non », « je ne sais pas m’affirmer », sont quelques-unes des phrases que l’on peut se dire ensuite. Le dialogue intérieur n’est donc pas très joyeux, puisqu’on va être plus dans le manque que dans le plein. Et cela a aussi un impact sur notre relation avec l’autre. Quand on se sent contraint à faire des choses qu’on n’a pas vraiment envie de faire, on n’est pas dans notre élan. On se décale tout simplement de ce qui nous anime profondément. Et on peut ressentir de la frustration qui rejaillit dans notre lien à l’autre.
Pour aller un peu plus loin, cela me semble intéressant d’ajouter une nuance, voire même peut-être un changement de paradigme : finalement, la bonne réponse n’existe pas. Comme la vie est faite de toute la palette des couleurs et de contrastes, il n’y a pas, selon moi, de vérité absolue. Il n’y a que des vérités relatives, propres à chacun. On les redéfinit au fur et à mesure de ses expériences et des rencontres que la vie nous propose.
Tout au long du chemin, on construit sa vie et l’on se construit soi-même. Les choix que l’on fait sont au bout du compte de notre seule responsabilité. »
Eleanor Roosevelt
Choisir la voie qui est juste pour soi, c’est reprendre sa responsabilité et ne pas laisser d’autres décider à sa place. C’est reprendre son pouvoir, d’une certaine façon. Cela nous amène à trouver une réponse en lien avec ce qui nous correspond vraiment. Et c’est se mettre en capacité de l’affirmer et de préserver ce choix, car c’est celui qui est le plus juste et qui nous permet d’honorer la vie en soi. On s’autorise à dire non, et à dire oui, quand cela vient du cœur. Pas à pas, on se rapproche ainsi de soi-même, avec bienveillance.
On peut aussi apprendre à prendre sa place.