Accepter notre « imperfection », l’accueillir, c’est plus doux pour nous mais aussi pour nos enfants. Et voici pourquoi.
Plus doux pour soi, déjà, c’est une sacrée grande étape! Lâcher le mythe de la « mère parfaite », c’est embrasser notre humanité et accepter de vivre avec toutes nos facettes et toutes les palettes de ce que nous propose la vie. En devenant maman, je suis passée par une phase d’oubli total et assumé de moi-même. Je partais du principe que je devais faire en sorte de tout donner à mes enfants et de ne plus m’accorder de temps, seule avec moi-même. Et si j’étais allée au bout de cette logique, j’aurais pu disparaitre. Je devenais en effet comme un robot au service de mes enfants, vivant dans une forme de négation de ma vie émotionnelle et intérieure. Je devais rester zen en toute circonstance, apaisante, douce et aimante, bien sûr. Et la colère, la frustration et la tristesse n’avaient pas leur place dans ce tableau « idyllique » de ma vie de mère.
C’était sans compter les moments où ça partait en vrille : tous ces moments où je me retrouvais complètement désarmée devant les réactions de mes enfants, et les miennes par la même occasion, et où la situation échappait à ma volonté et mon contrôle ! Alors, j’ai fini par comprendre que si je me plaçais toujours au deuxième plan de ma vie, si je ne m’accordais pas de temps et d’amour pour moi-même, la vie risquait fort de virer à l’enfer… Oui, nous avons besoin de moments de joie, de plaisirs avec nos enfants, et sans aussi. S’autoriser des temps de pause, de reconnexion à soi, pour honorer sa vie intérieure, la Vie, et cheminer dans la bienveillance avec nos enfants.
Et lâcher le mythe de la mère parfaite, c’est aussi une belle leçon pour nos enfants. Une thérapeute m’a dit un jour, qu’avoir une mère parfaite, ce serait terriblement angoissant pour les enfants, puisqu’il n’y aurait pas de place à l’erreur dans leur vie. Effectivement, si on a envie de leur permettre de faire leur expérience, cela passe par des phases d’essais et d’erreurs. Et lorsque je m’autorise à plus de souplesse et de douceur envers moi-même, je montre la voie à mes enfants. Je me dégage de mes grands principes, qui en théorie devraient m’aider, et qui en pratique éteignent ma spontanéité et ma joie de vivre. Ouf ! quel soulagement pour moi, et pour ma famille.
Alors, la « mère parfaite » n’existe pas, et c’est tant mieux ! Libérons-nous dès maintenant de ce mythe qui nous enferme, nous contraint et nous restreint. Cela laissera de la place pour l’imprévu, l’inattendu, la vie en somme… La vraie !
Et d’écouter la petite voix qui nous dit : « un seul mot d’ordre, liberté! »