Le syndrome du lundi matin, ça existe ? Moi, en tout cas je le vis parfois.
Une espèce d’angoisse latente, et d’inertie qui fait que je me sens complètement décalée. Me remettre dans le rythme de la semaine après la coupure du week-end me demande une énergie considérable et je n’ai pas l’impression d’en avoir la force. C’est vertigineux. Et ça me semble en même temps disproportionné. Allez, c’est juste la semaine qui commence. Et ce juste-là m’apparait énorme, presque infranchissable.
Avant, et pendant longtemps, j’ai eu le syndrome du dimanche soir. Ça a commencé très jeune, puisque dès la primaire c’était déjà là. Je me souviens de pleurer le dimanche après le repas parce que je ne voulais pas retourner à l’école le lendemain. Ça a duré des années jusqu’à l’âge adulte. Ça va un peu mieux de ce côté-là, même si parfois il y a des réminiscences. C’est le moment par exemple où je me mets à voir tout ce qui n’est pas à sa place. Les chaussettes qui traînent, les slips, les jeux que j’ai demandé de ranger 15 fois. Et c’est aussi le moment où bizarrement mon seuil de tolérance aux affaires délaissées est au plus bas. Alors, ça donne des moments au bord de la crise de nerfs ou j’enjoins toute la famille à ranger ça, ça, ça et encore ça dans les secondes qui suivent. Ambiance militaire garantie mais pas du tout assumée de ma part.
Le lundi c’est différent. Je suis seule avec moi-même. Pas d’enfant à proximité ni de mari. Sensation de vide. Besoin de lenteur, besoin de douceur. Et il y a une partie de moi qui freine des quatre fers… Je me sens tellement décalée par rapport au rythme de la semaine à venir que j’ai comme un mouvement de recul. Et c’est plutôt désagréable… La bonne nouvelle, c’est que ça passe évidemment.
Mais j’avais juste envie de mettre le focus sur ce besoin de ralentir, et même de s’arrêter qui peut nous tirailler à certains moments. La vie actuelle et le rythme que l’on s’impose nous pousse en partie hors de nous-mêmes et n’est pas forcément en lien avec notre rythme personnel. Et c’est dans ces moments-là qu’il est nécessaire de pouvoir s’écouter et d’observer cette dissonance entre ce que l’on vit et le programme que l’on s’est fixé. S’autoriser ainsi à se dire que parfois, non, on n’a pas très envie de recommencer sa semaine. Ou de faire ce qui avait été prévu dans notre programme, même de longue date ! Être là ; dans cet instant, tout simplement…
Parfois, on peut aussi être réveillé la nuit et avoir envie de Sortir de l’obscurité.
[…] Parfois, nous avons aussi à vivre Le blues du lundi matin. […]