S’autoriser des moments de vide. Ce n’est pas dans mes habitudes, dans nos habitudes. Souvent on cherche à remplir notre temps, notre espace mental. On ne laisse pas de place au vide. Et pourtant …
Pourtant, à trop vouloir occuper notre esprit, on a tendance à le saturer. Il n’y a plus vraiment de place disponible. Nous avons l’habitude du faire : faire pour remplir sa vie, pour la meubler. Et d’ailleurs, que dit-on à nos enfants en fin de journée quand on les retrouve : « Qu’as-tu fait aujourd’hui ? »
Et si on passait à : « as-tu passé une bonne journée ? » Cette question induit un autre regard, un autre mouvement, une autre attention. Et on pourrait la compléter avec celle-ci : « as-tu eu un moment aujourd’hui pour ne rien faire ? » Bien sûr, ces questions sont aussi à tester pour soi aussi : apprendre à ralentir, parce que notre société accélère et que nous avons profondément besoin de lenteur et de vivre des moments de vide.
J’ai entendu plusieurs fois des personnes dire : « plutôt que ne rien faire je préfère dire je fais rien. Au moins j’ai la sensation de faire quelque chose. » À ça, je réponds : c’est le moment d’oser ne rien faire du tout, de savourer cet instant. Se laisser du temps, de l’espace. Certains disent même laisser de la place à l’ennui… je ne sais pas si j’irais jusque-là.
En tout cas, cela peut amener beaucoup de bienfaits. S’arrêter, c’est permettre à notre corps et notre esprit de se reposer, de revenir à un état de calme et de silence. Cela peut ne pas être très confortable d’ailleurs, surtout quand on n’a jamais tenté l’expérience. Néanmoins, cela permet de revenir à l’essentiel. Comme si une forme de tri pouvait s’opérer. Dans tout ce qui m’occupe, qu’est-ce que je garde ? Et qu’est-ce que je laisse ?
Et puis, ça amène à sortir de cette attraction des occupations et des préoccupations qui nous attirent tous : la liste des choses à faire, les mails, et les réseaux sociaux. Ah les réseaux sociaux ! Ils nous offrent notre shoot de dopamine et nous rendent accros et si distraits aussi, un peu hors de nous-mêmes.
Ne rien faire, c’est revenir à soi. Regarder ce qui se passe autour de soi et en soi. Apprendre à être en amitié avec la vie et avec soi-même.C’est aussi apprendre à revenir au présent, à l’ici et maintenant. Se mettre dans une posture d’observation et accueillir ce qui est. Et peut-être ainsi -un peu- apprivoiser la peur du vide.
Et vous alors, vous en êtes où avec le vide ?