Quand j’étais petite, je me disais que quand je serais grande,
- J’aurais un mari, une maison, des enfants ;
- Je serais maîtresse d’école, sage-femme, ou puéricultrice ;
- J’aurais une vie paisible, sans remous ;
- Je n’aurais plus peur ;
- Je ne serais jamais triste ;
- Je serais toujours sereine et souriante.
Bref, j’aurais une vie idéale, lisse et sans aspérité. J’étais persuadée qu’en étant adulte, je me libérerais du stress qui me comprimait et m’enserrait. Et que les émotions ne viendraient plus me balayer, comme une lame de fond qui embarque tout sur son passage.
En grandissant, j’ai décalé l’échéance de ce futur Éden : quand j’aurais mon bac, quand j’aurais mon diplôme, quand j’aurais mon concours… Un peu comme un mirage, qui semble approcher, mais qui reste tout de même à bonne distance. Je serais heureuse, si… Et voilà que les « si » m’ont emmenée bien loin de moi-même et de ma réalité de l’instant. Alors, se pose la question : vivre au présent ou au conditionnel ?
La tentation est grande de se propulser hors du présent, surtout en cette période où les sources de doute et même de peur peuvent fortement nous déstabiliser. On peut, par exemple, fuir en étant dans l’action permanente, pour ne pas laisser de place au silence et à l’anxiété qui peut l’accompagner. On peut aussi être pétrifié et se sentir démuni, impuissant. Dans tous les cas, comment revenir au présent ?
En prenant un temps en tête à tête avec soi-même : que me dit mon corps en cet instant ? Y a-t-il des tensions, et où se situent-elles ? Comment est ma respiration ? Et puis, pas à pas, se recentrer, écouter son souffle, être à l’écoute de ses ressentis. Et imaginer qu’on ramène sa conscience au centre de sa poitrine, dans son cœur. Prendre le temps d’une pause, et de faire ce mouvement de l’extérieur vers l’intérieur. On peut même mettre ses mains sur son cœur pour s’apaiser : c’est un mudra en yoga pour se relier à son cœur, que j’adore personnellement et que je trouve très puissant.
Se laisser baigner par le silence, qui est un besoin profond et auquel on ne répond souvent pas suffisamment. Et oser aussi délaisser pour un moment les choses à faire, pour aller vers ce qui nous nourrit et nous fait nous sentir grand et nous inspire. Nous sommes alors plus en mesure de vivre ce qui nous blesse, nous accroche ou même nous emporte.
Observer ce mouvement de va et vient qui nous pousse si souvent en dehors de nous-même et revenir au centre, inlassablement. Petit à petit, s’entraîner à faire ce retour à soi. Et ainsi cultiver la confiance en la vie et en soi, quelles que soient les vagues qui se présentent. On peut alors vivre au présent, tout simplement.
Ainsi, on est amené à Faire fleurir son jardin intérieur.
[…] Pour cela, on peut s’interroger : Vivre au présent ou au conditionnel ? […]
[…] Pour cela, on peut s’interroger : Vivre au présent ou au conditionnel ? […]